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Quand les "ça va aller" mènent à l'épuisement

Etre maman apporte des moments intenses de bonheur et également des moments de doute, d’épuisement, de surcharge de travail… Dans notre société, les mères sont encouragées à être fortes, à tout gérer.

Lucie Quillet dit dans son ouvrage Le prix à payer, ce que le couple hétérosexuel coûte aux femmes "Il n’est pas bien vu qu’une mère se plaigne. Elle doit se suffire à son identité de mère, celle qui valide son existence utile aux yeux de la société. Celles pour qui la maternité ne suffit pas sont jugées"

Elle prend pour exemple Britney Spear qui a été lapidée par les médias américains pour avoir fait la fête avec des hédonistes comme Paris Hilton alors qu’elle était maman de 2 jeunes enfants, en potentiel post partum et en plein divorce. Elle n’aurait pas dû aller s’amuser avec ces filles débridées. Maintenant auréolée de son statut sacré de mère, elle devrait rester sagement à la maison, oublier sa solitude, sa rupture, encaisser et se dire « Ca va aller » « Ca va passer » tout en niant ses émotions, ses douleurs et sa fatigue.


Nous sommes nombreuses à vouloir être cette maman forte, bien vu par l’entourage, les amis, la famille, les mamans de l’école et continuer à avancer alors que le corps et le mental dit stop. En plein déni des messages du corps, nous continuons à avancer pour paraître au lieu de s’écouter pleinement.


Ignorer les signes de détresse

Lorsque vous négligez vos propres besoins et que vous continuez à avancer sans tenir compte des signaux d'alarme de votre corps et de votre esprit, vous risquez de vous perdre en chemin. Les responsabilités de maman et la vie quotidienne peuvent être accablants, cependant avec cette image qu’une maman doit être forte, vous pouvez avoir tendance à continuer à avancer sans tenir compte des messages de votre corps.


J’ai été dernièrement dans ce déni des messages de mon corps, pensant que j’étais plus forte. Je vous raconte rapidement.

Le jour de la fête des mères, belle journée chez des amis. Nous profitons de la piscine. En sortant de l’eau, je marche d’un pas décidé et boom je me cogne le pied dans la marche, pensant qu’elle était plus loin. Nos amis me confirons plus tard qu’il y avait une tâche rouge sur le carrelage de leur piscine, mon vernis. C’est pour vous dire l’intensité de ce choc 😭


Le lendemain, je ne pouvais pas poser le pied au sol, mais c’est bon « Ca va aller, ça va passer » 2 jours après, J’ai repris le sport avec des séances intenses. Je n’arrivais pas à faire les fentes mais ce n’est pas grave, ca va passer. Sport, aller à l’école à pied, marcher, continuer ma vie comme si de rien n’était.

Mardi, J+9 de ma blessure, orteil toujours enflé et qui me lance dans la jambe, je décide d’aller dans un centre médical. Après 2h dans la salle d’attente et une radio, le verdict tombe « Fêlure à l’orteil » Je me dis ce n’est pas grave, ce n’est pas cassé, ça va aller. Le médecin me dit de mettre le pied au repos. Dans ma tête je me dis que jusqu’à maintenant j’assure et ça va alors je ne vais pas non plus tout arrêter. 😅

Je montre ma radio à une amie kiné qui me dit que je ne me suis pas loupée. Je suis vraiment surprise car j’ai l’impression que ça va.

Mercredi, je me réveille avec le corps un peu endolori mais ça va aller. Je continue ma journée comme d’hab et le soir je sens des douleurs dans mon dos, je me mets une bouillotte pour apaiser et également du froid sur mon orteil encore bien gonflé.

Jeudi, je sens un torticolis je me lève difficilement mais ça va aller. Je vais faire mon atelier parent enfant et pour cela j’y vais à pied et je rentre à pied… 10.000 pas 🤪 Le soir je me sens épuisée, je me dis que ça serait bien de prendre un rdv chez l’ostéo pour replacer tout ça.


Le lendemain, je me réveille à 5h du matin avec l’impossibilité de me tourner dans le lit, une douleur intense pour me relever, je suis à la limite des pleurs. Je me mets la bouillote pour atténuer la douleur. Je file à mon rdv ostéo, elle me confirme que ce n’est pas rien au niveau de ma fêlure et que mon corps est en tension. Ce rdv m’a fait beaucoup de bien et là je sens que je dois arrêter, mettre mon corps au repos.

J’avance au ralenti.


Samedi matin, douleurs encore intenses, la bouillote de nouveau ma meilleure amie et s’ajoute à cela une crise d’allergie. Ah ok, mon corps a besoin de libérer des choses, d’évacuer et surtout de me dire vraiment stop. Là j’ai totalement stoppé, je me suis reposée, j’ai pleuré, je me suis fait des automassages, j’ai fait des bains de soleil. J’ai fait ce que mon corps me disait de faire depuis plus d’une semaine.


Quand je regarde la situation avec du recul : j’avance à fond dans cette piscine sans faire attention à où je vais et le choc à l’orteil m’arrête. Sauf que dans la vraie vie je ne me suis pas arrêtée. J’ai fait un déni de la situation et pour que je vois le message la douleur a été de plus en plus forte. Style « Tu ne comprends vraiment pas ??? On va te montrer ce que tu dois faire ! » 😆


Les conséquences du déni

Heureusement que j’ai écouté à un moment donné mon corps et que je me suis permise le repos et la libération émotionnelle, sinon je n’ose imaginer dans quel état je serais.


En effet, le déni des messages peut entraîner de graves conséquences. Moins vous allez être à l’écoute des messages de votre corps, plus ils seront forts, puissants et intenses. « Tu ne veux pas t’arrêter, ralentir ? C’est ce que tu vas voir ! » 😝


Ignorer la fatigue, les douleurs et les signes de stress chronique peut mener à un épuisement physique et mental. Le corps finit par dire "stop" lorsque vous ne lui accordez pas l'attention et les soins dont il a besoin.

Le burn-out, un état d'épuisement émotionnel, physique et mental, peut être le résultat de cette négligence prolongée. Et il peut, malheureusement, affecter tous les domaines de votre vie, y compris votre relation avec vos enfants, votre capacité à prendre soin d'eux et votre bienveillance.


L'importance de prendre soin de soi

Je le répète très souvent et je le répéterais encore (car même moi parfois j’ai du mal parfois à intégrer ce concept important, la preuve avec ma récente expérience 😂) Prendre soin de soi n'est pas un acte égoïste, mais une nécessité absolue pour être une mère épanouie et en bonne santé.


Se donner la permission de ressentir, de se reposer, de demander de l'aide et de prendre du temps pour soi est un acte d'amour envers soi-même et envers vos enfants. Reconnaître vos émotions, chercher du soutien et mettre en place des ressources pour préserver votre bien-être sont des étapes essentielles pour éviter l'épuisement et le burn-out.


Vous avez le droit d'aller mal et d'avoir des besoins

Avec l'image de la maman dévouée à ses enfants, vous pouvez en perdre votre identité et à parfois se sacrifier pour ses enfants. Certaines mères n'osent même pas avouer à quel point leur quotidien de maman peut être difficile, ou qu'elles ont envie de reprendre leur carrière, de partir en vacances seules, de faire une soirée entre copines. Peut-être qu'elles le dévoileront en ajoutant tout de suite "Mais j'aime beaucoup mon enfant" Ben oui, il ne faudrait pas passer pour des mères indignes dont la maternité ne serait pas suffisante pour s'épanouir.

Pouvons-nous vraiment nous étonner que certaines mères fantasment d'avoir un accident, un problème de santé pour être hospitalisées et donc enfin seules, dormir, avoir un peu de paix et que d'autres s'occupent d'elles à leur tour? Lucie Quillet - Le prix à payer

je fais partie de ces mères. La bonne excuse pour prendre soin de moi et ralentir le rythme presque sans culpabiliser. Malheureusement c'est ce qu'il risque d'arriver à force de se nier, et nier ses émotions à coup de "ca va aller"


A la question "Comment vas-tu?" Quelle maman osent répondre "je suis fatiguée. C'est dur. Je suis perdue. En ce moment mon travail me manque. J'ai besoin de sortir, de voir du monde..." Elles vont répondre "ca va" ou bien exprimer leur état en disant "Ca va aller, ça va passer" Osez reconnaitre votre état et voir ce que vous pouvez mettre en place.

C'est un peu comme toile de poussière dans l'angle d'une pièce "ca va aller" et si vous ne faites rien, elle va augmenter. Alors que si vous dites "Il y a une toile de poussière, je vais faire ça pour l'enlever" ça ira beaucoup mieux.



Pour conclure, je vous rappelle que vous êtes une maman mais pas que. Vous avez le droit de ressentir des émotions et ça ne fait pas de vous quelqu'un de faible. Vous pouvez dire que vous en avez marre et prendre une pause pour revenir encore plus forte dans votre rôle de maman. Chacun de mes week-ends solo a été tellement transformant dans ma parentalité et ma disponibilité pour mes enfants. 48h de déconnexion pour me reconnecter encore mieux à eux pendant 6 mois. J'ai réussi à faire ces moments car j'ai compris que "ca va aller" était totalement faux. Non, à cet instant précis "ça ne va pas" et j'ai un besoin vital de me ressourcer.

Il est temps de briser le cycle du déni et de lutter contre l'idée que "Ça va aller" est suffisant pour gérer les défis de la parentalité


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Laetitia Hervy 

Coach pour mamans 

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